Docteur Magali Suzanne

Porteur du projet :Docteur Magali SuzanneDirecteur de Recherche CNRS au sein d’une unité mixte à l’Université Paul Sabatier

Thème de recherche :Système d'imagerie pour l’étude du cancer

Descriptif du projet :

Le projet APOC IMAGING porte sur le développement d’un nouveau système d’imagerie 3D à haute résolution afin d’étudier l’impact de l’apoptose sur la rigidité tumorale et sur l’infiltration des macrophages associés aux tumeurs.

Ce projet de l’équipe de Magali Suzanne permettra de déterminer quels sont les facteurs intervenant dans l’augmentation de la rigidité tumorale et leur contribution respective sur l’augmentation de rigidité intracellulaire (lié au cytosquelette d’acto-myosine des cellules tumorales) et extracellulaire (lié au remodelage de la matrice). La rigidité étant un facteur déterminant dans l’agressivité de la tumeur, cela permettrait à plus long terme d’identifier de nouvelles cibles permettant de lutter contre la progression tumorale.

Ce projet a donné lieu à plusieurs publications :

A fluorescent toolkit for spatiotemporal tracking of apoptotic cells in living Drosophila tissues, Development. Octobre 2017

Apoptotic forces in tissue morphogenesis, Mech Dev. Avril 2017

Molecular and cellular mechanisms involved in leg joint morphogenesis, Semin Cell Dev Biol. Juillet 2016

Cliquez ici pour plus de détails sur le projet ApoMacImaging (Apoptosis impact on tumor stiffness and infiltration of tumor-associated Macrophages, development of new super-resolution 3D imaging)

Projet ApoMacImaging (Apoptosis impact on tumor stiffness and infiltration of tumor-associated Macrophages, development of new super-resolution 3D imaging)

Les tumeurs sont caractérisées par une augmentation de la rigidité tissulaire, connue pour stimuler la progression tumorale. Cette rigidité peut être liée à une modification de la composition de la matrice extracellulaire, mais aussi à l’architecture cellulaire, qui repose sur la composition du cytosquelette des cellules et des tensions intracellulaires. Toutefois, au sein d’une tumeur, l’impact respectif de la matrice extracellulaire et de la tension cellulaire sur la rigidité tumorale est pratiquement inconnu.

D’une part, l’équipe de Magali Suzanne a récemment montré que les cellules entrant en apoptose pouvaient influencer la tension globale des cellules environnantes au point de pouvoir conduire à la modification de la forme du tissu (Monier et al, Nature, 2015). Aussi, il a été observé que la fréquence élevée de cellules apoptotiques au sein d’une tumeur coïncide avec l’agressivité tumorale. Ainsi, l’apoptose pourrait être l’un des processus cellulaires impliqués dans la rigidité tumorale.

Un autre facteur important impliqué dans la réorganisation du microenvironnement de la tumeur est constitué par les macrophages. Ils favorisent la croissance tumorale, l’angiogenèse et favorisent la formation de métastases. En pénétrant dans le tissu, ils modifient notamment la répartition de la matrice extracellulaire.

L’idée que cette équipe du CNRS a voulu tester dans ce projet est que l’apoptose des cellules tumorales pourrait influencer la raideur de la tumeur de deux façons différentes: tout d’abord en augmentant la tension intracellulaire en générant un signal mécanique qui se propage de cellule en cellule et pourrait modifier la contractilité des cellules tumorales, deuxièmement en influençant l’infiltration des macrophages dans la tumeur et en favorisant la réorganisation de la matrice extracellulaire.

Afin de tester cette idée, Magali Suzanne et son équipe va utiliser différents modèles (tumeurs de Drosophile et tumeurs humaines) qu’ils analyseront à différentes échelles (de l’échelle tissulaire ainsi qu’à l’échelle cellulaire et subcellulaire) en termes de dynamique de la matrice extracellulaire, de distribution d’acto-myosine et de tension. Pour ce faire, les chercheurs vont combiner leurs expertises sur les différents modèles (équipe Suzanne pour la Drosophile, équipe Maridonneau-Parini pour les tumeurs humaines) et utiliser une approche innovante basée une nouvelle méthode d’imagerie haute résolution (SIM 3D) actuellement développé à la plate-forme de LBCMCP (collaboration avec Thomas Mangeat, responsable de la plateforme).